Page:Lettres galantes et philosophiques de deux nones, 1797.djvu/56

Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
54


touchez, et qui servent d’ornement à l’entrée du temple.

Madame la supérieure, qui, depuis son installation dans le grade éminent, n’avait pas manqué de mettre en usage tous les genres de paillardise connus, n’en voulut pas demeurer à ce prélude : elle tenta le point introductif ; et en bonne théoricienne, qui entend à merveille la pratique, elle fit entrer, par gradation, un de mes doigts dans cette partie infernale qui récélait, je crois, tous les démons du Tenare, et qui semblait invoquer tous les aspersoirs du Vatican, pour donner la chasse à cette canaille.

À peine eut-elle senti les effets de mon doigt, qu’elle soupira profondément. Bientôt elle tomba dans ces extases délicieuses, qu’il est bien plus facile de sentir que de dépeindre. Non, disait-elle, il n’est pas possible que dans l’Empirée on jouisse d’un bonheur plus parfait. Ah ! mon enfant !… ma chère enfant !… c’en est trop… oui, le plaisir est sur la terre ; il n’est échauffé que par les rayons du feu divin. Achève, ma poulette,