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me caressa d’une ardeur incroyable, et portant ses mains sur les parties les plus secrettes de mon corps, je trouvai ce manége aussi nouveau que bizarre. J’avouerai cependant que ses attouchemens libres et lascifs n’avaient rien pour moi de déplaisant, et que j’éprouvai, pour la première fois, un plaisir jusqu’alors étranger à mes sens.

Au milieu de ces agréables sensations, madame la supérieure ne rompit le silence, qu’afin de me dire que la petite fente sur laquelle ses doigts jouoient, serait un jour ombragée d’une mousse charmante, et que jusqu’alors je ne jouirais qu’imparfaitement des douceurs inexprimables que cette partie nous procure.

Je lui répondis aussi-tôt que je ne savais ce qu’elle entendait dire par cette mousse charmante dont elle étalait si pompeusement les merveilles. Elle me prit d’abord la main, et la portant sur le duvet où elle s’était déjà distinguée par je ne sais quelle opération, voilà, me dit-elle, ce que la nature a fait croître pour notre bonheur : on donne le nom de mousse charmante à ces soies fines que vous

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