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Cela étant, madame, repris-je, je me conformerai en tout à vos volontés ; et puisque vous me prenez sous vos auspices, j’avoue que j’aurais grand tort de vouloir m’affliger.

Satisfaite de ma réponse, madame la supérieure me prit dans ses bras, me pressa tendrement contre son sein, et me fit de rechef un de ces baisers à la Florentine dont je t’ai déjà parlé. Elle voulut même ce jour-là, que je partageasse avec elle les honneurs de sa couche, et que livrée à tout ce que l’amour a de plus sensuel, je lui procurasse des amusemens plus sensuels encore. À peine fûmes nous couchées, qu’elle essaya de puiser sur mon sein de nouvelles flammes. Elle semblait exiger qu’une liberté souveraine présidât à nos plaisirs : du moins elle en bannit toute contrainte.

Laissez, mon enfant, me dit-elle, en me plaçant sur son ventre, laissez à mon cœur le soin de se satisfaire.

Je demeurai l’espace de quelques minutes dans cette modeste attitude, en attendant qu’elle me désignât le rôle que je devais jouer. Bientôt elle