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amie, à un sommeil doux et paisible. Il faut tout dire ; notre épuisement était à son comble, et nous avions besoin que ce dieu bienfaisant vint verser ses pavots sur nos paupières, pour réparer nos forces.

Je n’ai pas eu besoin, ma sœur, de ramasser toutes les miennes, pour vous faire parvenir ce croquis, que vous pouvez regarder comme une bien faible esquisse de ce que j’ai encore à vous dire. Jugez, par ce langage, si je ne vous mettrai peut-être pas dans le cas de vous repentir de votre audace. Téméraire ! il vous convient bien de commencer les hostilités ! Êtes-vous seulement en état de faire les frais d’une campagne ? Tenez bon, n’allez-pas vous battre en retraite : vous êtes perdue, si vous abandonnez le champ de bataille.

Adieu, ma sœur ; ne manquez pas de recommander à votre Mercure galant, de ne remettre à d’autres qu’à moi-même vos missives.


Agathe.