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me le lierre, et bouche contre bouche, nous nous provoquons au plaisir.

Après quelques secousses mutuelles, et quelques frottemens réciproques, que résulta-t-il de notre manège ? Hélas ! un torrent de délices, un abyme de voluptés. Dieux ! quels sentimens n’éprouvions-nous pas ! qu’ils étaient vifs, ma chère Christine ! qu’ils étaient délicieux ! Encore… Mais quels… mais quels nouveaux ravissemens ?… Ciel !… Ô ciel !… quels momens délicieux ! Ils sont autant d’étincelles de plaisir ravies à la divinité.

Sœur Dorothée et moi, nous étions toutes mouillées. Une liqueur amoureuse coulait le long de nos cuisses, et à mesure qu’elle s’échappait du réservoir, nous tombions en extase. Non, jamais Mirrha ne brûla de tant de passion pour Cynnire. Non, jamais Cynnire ne goûta tant de douceurs sur le sein de Mirrha. Enfin, ma sœur Christine, après avoir plusieurs fois partagé nos âmes, s’il est permis de s’exprimer ainsi, sœur Dorothée se retira dans sa cellule, pour se livrer, ainsi que son

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