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RÉPONSE.


Vous êtes charmante, ma chère sœur Christine. Plus je vous lis, plus mon imagination s’alume. Vous parlez le langage de l’amour, comme un professeur de rhétorique, celui de l’éloquence. Vous dépeignez cet enfant avec des couleurs si vives, si naturelles, qu’il n’est pas possible de s’y méprendre. Ô que j’aime votre ton ! il porte au cœur ; il est ce qu’il doit être, ni trop sublime, ni trop fastidieux.

Initiée, dès votre bas âge, dans les mystères de Vénus, il n’est pas étonnant, quoique religieuse, que vous en soyez une prêtresse, et que vous surpassiez toutes nos Laïs. L’amour, vous le savez, est un besoin de la nature ; il est languissant quand il n’est pas assouvi. Inutilement objectez-vous que vous ne savez actuellement de quel bois faire flêche, que vous glissez, avec légèreté, sur les idées galantes, et que les plus

beaux