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DERNIÈRE LETTRE.


Puisque te voilà parvenue, ma chère Agathe, à la fin de tes caravanes, il est hors de doute que je ne sois actuellement au fait des particularités de ta vie. Je t’avouerai néanmoins, que je suis, à mon grand regret, fâchée d’une chose, c’est de voir que le tableau de la voluptueuse jeunesse est moins chargé que je ne l’aurais cru. Malheureusement ta prophétie ne s’est point accomplie. Tu avais promis monts et merveilles. À t’entendre, personne ne pouvait t’effacer, pas même une fille de trotoir. Je ne pouvais pas avoir, disais-tu, de quoi soutenir les frais d’une campagne. Enfin, tu voulais me déclarer une guerre ouverte, et c’est moi qui te force au retranchement.

Peut-être as-tu eu tes raisons, pour supprimer des détails indignes de ta plume. Il est quelquefois des vices si laids, qu’on rougit de les décrire.