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CCCXLIII.

A la landgrave Louise de Hesse-Darmstadt.


[1792, vers le 4 janvier[1].]

Quelque loi que je me sois faite de ne point écrire, il m’est impossible, Madame, au jour de l’an, de ne pas vous parler de ma tendre amitié ; croyez bien pourtant qu’il ne me faut pas cette époque, et que, dans tous les moments de ma vie, je pense à vous. Il semble que les malheurs font sentir plus vivement le prix d’amis tels que vous et les vôtres. Veuillez bien leur parler à tous de moi, et les assurer de ma constante et inviolable amitié. Pour vous, Madame, je m’en rapporte à votre propre cœur, qui sait si bien aimer, pour vous exprimer tout ce que je sens pour vous, mais dont toutes les expressions me paraissent trop froides. Je vous embrasse comme je vous aime, et c’est de tout mon cœur.

  1. Dans une lettre au marquis de Raigecourt, en date du 14 février 1792, M. de Galléan de JAnson lui écrivait que, quand, un mois auparavant, il partit de PAris, la Reine l'avait chargé d'une lettre pour la landgrave de Hesse.