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CCLV.

Au duc de Polignac.
[1790, 4 mars.]

J’ai montré votre lettre au Roi, et vous ne devez pas douter, Monsieur, du plaisir que nous avons à consentir au mariage de votre fils[1]. Puisse-t-il au moins vous rendre une partie du bonheur que vous et mon amie méritez à tant de titres ! Dites-lui bien que mon amitié pour elle est inaltérable. Je sens bien tout ce que son cœur éprouve pour moi, dans les nouveaux malheurs qui m’accablent ; mais j’ai du courage, et, pour mes enfants et mes amies, je saurai me soutenir. Adieu, Monsieur. Dites mille choses pour moi à tous les vôtres. Pour vos enfants, ils savent bien que j’aime à les regarder comme les miens, et que mon amitié pour eux, comme pour leur père, ne finira qu’avec ma vie.

Ce 4 mars 1790.

Au verso :

Je reçois à l’instant la lettre de mon amie. Je suis sensible aux sentiments qu’elle m’exprime.

Je lui répondrai.

  1. Armand de Polignac devait épouser Mlle de Nyvenheim, d’une vieille et riche famille hollandaise. « C’est une jeune personne accomplie, écrivait le comte de Vaudreuil au comte d’Artois sa figure est charmante, et elle