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calme renaîtra ; mais le bonheur du Roi, et le mien par conséquent, existant dans la prospérité de son royaume et le bonheur de tous ses sujets, depuis le plus grand jusqu’au plus petit, nous sommes encore bien loin de la tranquillité. Pour moi, mon cher cœur, la mienne ne sera parfaite que quand on vous aura rendu justice, et qu’on reconnaîtra la pureté de votre cœur. Ne doutez jamais de ma tendre amitié elle est à vous jusqu’à la mort.

P. S. Écrivez quelquefois à Mme de Mackau ; je saurai du moins de vos nouvelles.

(Autographe, papiers de la famille de Polignac. Éd. Feuillet de Conches l. c., III, 185.)

CCXL.

Au comte de Mercy.
1789, 15 août.

Voici mes lettres, Monsieur le comte ; je désirerais bien que vous recommandiez celle pour ma sœur, pour que de Vienne on l’envoie par la poste tout de suite à Clagenfurth[1]. Soyez tranquille, je n’ai écrit dans mes lettres que ce que tout le monde peut lire. On m’inquiète, depuis deux jours, sur l’abbé[2]. On dit que le lieu où il est n’est pas sûr ; voyez si vous croyez cela. Il serait peut-être bien fait qu’il s’éloignât davantage. Je recommande à l’Empereur M. de Lambesc, au... qu'il[illisible] aille à Vienne. Je mets un grand prix qu’il le reçoive comme il doit l’être chez nous tous :et plus sa mère[3] a été mal pour moi de

  1. C’est à Klagenfurth que mourut, le 19 novembre 1789, l’archiduchesse Marie-Anne, l’aînée des enfants de Marie-Thérèse.
  2. L’abbé de Vermond, compromis à cause de l’influence qu’on lui attribuait sur la Reine, avait cru devoir quitter la France après la prise de la Bastille. Il mourut à Vienne pendant l’émigration.
  3. La comtesse de Brionne, née Rohan-Rochefort.