INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE. ― ÉTUDE CRITIQUE
Le célèbre bibliographe J.-M. Quérard écrivait en 1856 : « Il est bien extraordinaire que, depuis près de soixante-trois ans que date la mort de Marie-Antoinette, personne n’ait encore songé à rassembler toutes les lettres authentiques de cette Reine et à en faire une publication exacte et complète[1]. »
Que dirait Quérard aujourd’hui ?
Nous avons dépassé le centenaire de la sanglante exécution du 16 octobre 1793, et nous ne possédons point encore un recueil des lettres authentiques de l’infortunée Reine. La Société bibliographique, à ses débuts, avait résolu d’entreprendre cette publication ; mais les événements de 1870-1871 vinrent paralyser son essor, et le projet fut abandonné. Il appartenait à la Société d’histoire contemporaine de le reprendre, et de mettre à la disposition du public, à côté du recueil des textes et documents relatifs à la captivité et aux derniers moments de Louis XVI, un autre recueil, offrant ce qui est sorti de la plume de Marie-Antoinette. Ce sera à la fois un hommage à la grande et royale victime, et une protestation contre les faussaires — odieux insulteurs
- ↑ Le Quérard. Archives fi’histoire itffcroire, de biographie et de bibiiographie françaises, 2e année, p. 403.