donner que de la jalousie sur le mariage. Quoique je sois fort contente ici, j’envie le bonheur qu’a ma sœur Marie[1] de vous voir souvent ; j’ose dire que j’en serais aussi digne par la respectueuse et vive tendresse que j’ai pour ma chère maman.
(Autographe signé, Archives impériales d’Autriche. Éd. Arneth, l. c., p. 56 ; Arneth et Geffroy, l. c., I, 248.)
XII.
Madame ma très chère mère, je ne doute point que Mercy ne vous ait mandé ma conduite du jour de l’an[2], et j’espère que vous en aurez été contente. Vous pouvez bien croire que je sacrifie toujours tous mes préjugés et répugnances, tant qu’on ne me proposera rien d’affiché et contre l’honneur[3]. Ce serait le malheur de ma vie, s’il arrivait de la brouillerie entre mes deux familles. Mon
- ↑ Marie-Christine, sœur aînée de Marie-Antoinette : née le 13 mai 1742, mariée en 1766 au prince Albert de Saxe-Teschen, morte le 24 juin 1798. Marie-Christine devint, en 1781, gouvernante des Pays-Bas. Il y avait entre elle et Marie-Antoinette peu de sympathie.
- ↑ À la réception du 1er janvier 1772, la Dauphine s'était décidée à dire un mot, bien insignifiant d’ailleurs, à Mme du Barry. Mais cet effort, pour obéir au désir du Roi et aux conseils maternels, lui avait beaucoup coûté : car après avoir raconté elle-même l’incident à Mercy, elle ajoutait aussitôt : « J’ai parlé une fois ; mais je suis bien décidée à en rester là, et cette femme n’entendra plus le son de ma voix. »
- ↑ Cette phrase fit bondir Marie-Thérèse : « Vous m’avez fait rire, riposta-t-elle le 13 février, de vous imaginer que moi ou mon ministre pourraient jamais vous donner des conseils contre l’honneur, pas même contre