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de faire des lectures suivies ; j’ai pourtant lu presque tous les jours quelque chose.

La petite vérole de la comtesse de Provence s’est passée à merveille ; elle ne sera presque point marquée. Je l’ai vue, avant qu’elle partit pour la Muette[1], avec le consentement du Roi et de M. le Dauphin. J’oublie encore la prière que m’a fait l’abbé de le mettre aux pieds de Votre Majesté. Je ne puis vous dire, ma chère maman, combien je désire et j’espère vous donner autant de satisfaction que mon frère et ma soeur : c’est ce dont vous assure de toute son âme

Antoinette

(Autographe signé, Archives impériales d’Autriche. Éd. Arneth, l.c., p.54 ; Arneth et Geffroy, l. c., I, 236.)


XI.

À l’Impératrice Marie-Thérèse.
1771, 18 décembre.
Ce 18 décembre.

Madame ma très chère mère, agréez mon hommage et mes vœux pour la nouvelle année ; ses enfants [ne] désirent tous que de vous donner satisfaction et je [le] désire autant qu’une autre. Si vous aviez pu voir la joie que m’a fait votre dernière lettre et combien je suis aise de voir que vous n’êtes pas mécontente de moi ! Vous pouvez être persuadée que je ne serai jamais heureuse, ma chère maman, sans l’assurance de vous plaire. Je vous envoie ma mesure et celle de M. le Dauphin. La

  1. Château royal aux portes de Paris.