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Pour vous faire voir l’injustice des amis de la Barry, je dois vous dire que je lui ai parlé à Marly ; je ne dis pas que je ne lui parlerai jamais, mais ne puis convenir de lui parler à jour et heure marquée pour qu’elle le dise d’avance et en fasse triomphe. Je vous demande pardon de ce que je vous ai mandé si vivement sur ce chapitre ; si vous aviez pu voir la peine que m’a fait votre chère lettre[1], vous excuseriez bien le trouble de mes termes et vous croiriez bien que, dans ce moment comme toute ma vie, je suis pénétrée de la plus vive tendresse et la plus respectueuse soumission pour ma chère maman.

Antoinette

(Autographe signé, Archives impériales d’Autriche. Éd. Arneth, l.c., p.44 ; Arneth et Geffroy, l. c., I, 221.)

X.

À l’Impératrice Marie-Thérèse.
1771, 15 novembre

Madame ma chère mère, je suis bien touchée de tout ce que vous voulez bien me marquer sur le jour de ma naissance. Je désire surtout de mettre à profit les bons avis que vous me donnez, ma chère maman. La lettre de mon frère m’a fait un plaisir que je ne puis dire ; il me semble que je l’en aime davantage ; ce sera sûrement un bon mari, qui fera le bonheur de sa femme. Je ne crois point avoir mal fait en me laissant aller au premier mouvement qui m’a fait dire le petit secret à M. le Dauphin.

  1. Voir cette lettre dans le recueil de MM. d’Arneth et Geffroy, Correspondance secrète, I, 217.