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mariage : pour moi, je vis toujours dans l’espérance, et la tendresse que M. le Dauphin me marque tous les jours de plus en plus ne me permet pas d’en douter, quoique j’aimerais mieux que tout soit fini.

Nous quatre nous vivons fort bien ensemble. La comtesse de Prorence est très douce et gaie en particulier, ce qu’elle ne paraît point en public.

M. de Mercy a eu raison de dire que l’écritoire m’a fait grand plaisir : elle m’en fait tous les jours, et il me semble vous voir, ma chère maman, dans toute cette maison et appartements. Je ne vous parle pas de toutes les tracasseries de ce pays-ci ; M. de Mercy vous dira sûrement ce qui en vaut la peine ; pour moi je m’y mêlerai toujours le moins possible. Votre Majesté peut être bien sûre que je me conduirai toujours par ses conseils, et que j’espère me montrer toujours digne d’elle et de la bonne éducation qu’elle m’a donnée.

(Archives impériales d’Autriche. Éd. Arneth, l. c., p. 43 ; Arneth et Geffroy, l. c., I, 216.)

IX.

À l’Impératrice Marie-Thérèse.
1771, 13 octobre.
Ce 13 septembre[1].

Madame ma très chère mère, c’est avec bien du plaisir et de l’impatience que j’ai ru arriver le courrier, y ayant bien longtemps que je n’ai eu de vos chères nouvelles.

  1. Cette lettre est datée du 13 septembre ; mais M. Geffroy fait remarquer justement que c’est une erreur de date : la lettre répond manifestement à une lettre de Marie-Thérèse du 3o septembre. En outre, elle parle de certains événements postérieurs au 13 septembre.