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et je conserve bien précieusement le livre qu’elle ma envoyé, car tout ce qui viendra d’elle me sera toujours bien cher, ce dont elle doit être persuadée si elle connaît la vive et respectueuse tendresse qu’aura toute sa vie pour elle

sa très soumise fille,
Antoinette.

Ce 16 d’avril 1771.

(Autographe signé, Archives impériales d’Autriche. Éd. Arneth, l. c., p. 26 ; Arneth et Geffroy, l. c., I, 147.)

VI.


À l’Impératrice Marie-Thérèse.
1771, 21 juin.
Ce 21 juin 1771.

Madame ma chère mère, c’est avec bien du plaisir que j’ai reçu avant-hier votre chère lettre, qui m’apprend que Votre Majesté se porte bien. Pour moi je me porte à merveille. Mon cher mari a pris médecine aujourd’hui, ayant eu une indigestion il y a deux nuits. Il a beaucoup vomi, et, en montant le matin chez lui, il s’est trouvé fort mal deux fois ; mais il se porte très bien à cette heure, et il m’a bien promis qu’il ne sera pas si longtemps à revenir coucher.

Nous sommes très bien encore ensemble, ma sœur, mon frère[1] et nous : j’espère que cela continuera toujours. Ma sœur est fort douce, fort complaisante et très gaie. Elle m’aime beaucoup et a beaucoup de confiance en moi. Elle n’est point du tout prévenue, comme on l’a craint, ni pour Mme du Barry, ni pour M. de la Vauguyon ;

  1. Le comte et la comtesse de Provence.