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9 juillet 1770

III.

À l'Impératrice Marie-Thérèse.

1770, 9 juillet.
Ce 9 juillet 1770[1].

Madame ma très chère mère, ayant appris que le courrier devait partir après-demain et que nous partons de

  1. Pour donner une idée de l’orthographe de Marie-Antoinette,nous reproduisons ici le texte original de cette lettre, tel que M. d’Arneth l’a donné en note (p. 9) :

    « ce 9 juillet 1770.

    « Madame ma tres çhere Mere. Ayant apris que le coimer devoit partire après demain et que nous partons demain pour Choisy je n’ai pas voulu attendre les lettres que Mercy doit m’apporter ce soir de peur de n’avoir pas le temps de repondre ; ainsi je me le reserve pour une autre occasion.

    « Nous partont donc demain 10. pour Choissi et nous reviendrons le 13 pour aller à Bellvue le 17 : et le 18 a Compiegne ou nous restont jusqu’au 28 d’Aoust et delà pour quelque jours à Chantilly. le Roi a mille bontes pour moi et je l’aime tendrement mais s’est a faire pitie la foiblesse qu’il a pour Md. du Barry qui est la plus sotte et impertinant créature qui soit imaginable elle a jouë tous les soirs avec nous a Marly elle s’est trouve deux fois a cotes de moi mais elle ne ma point parle et je n’ai point tachee justement de lié conversation avec elle mais quand il le faloit je lui ai pourtant parle, pour mon cher Mary il est change de beaucoup et toute a son avantage, il marque beaucoup d’amitie pour moi et même il commence a marquer de la confiance. il n’aime certainement point Mr de la Vauguyon mais il le craint il lui est arrive un singulier histoire l'autre jour, j’etoit seule avec mon Mary lorsque M. de la Vauguyon approche d’un pas precipité a la porte pour écouter. un valet de Chambre qui est sot ou tres honnete homme ouvre la porte et M. le Duc si trouve planté comme un piqué sans pouvoir reculé lorsse je fit remarquer a mon Mary l’inconvénient qu’il y a de laisser ecouter au porte et il la tres bien prisse. Comme j’ai promisse a Votre Majesté de lui dire la moindre indisposition je lui dirai donc que j’ai eu un peu devoiement mais la diette la fait finire, mon mary a eu en meme temps une indigestion mais cela ne la pas empeché d’aller a la chasse. J’ai aujourd’hui un grand embaras. Je me confesserai à 5 heure a l’abbée Modoux Mercy et l’abbée m’ayant conseilie de le prendre je n’ai point douté que vous en serez contente et le Roi été aussi content.