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sans pouvoir le décourager. Tout abus de l’autorité le révoltait, Les réactionnaires d’alors le qualifiaient d’utopiste, ceux d’aujourd’hui accuseraient de radicalisme cet esprit modéré, généreux et sage.

Pendant que Bastiat, nommé représentant pour la seconde fois, siége à la Chambre, son activité d’écrivain redouble. À propos de sa brochure Capital et Rente, il combat dans le journal La Voix du peuple, les fausses doctrines que voudraient propager Proudhon et fait triompher, même parmi un grand nombre d’ouvriers, le principe de la légitimité de l’intérêt. « Labourer en pleine révolution », dit son biographe[1], l’opinion publique, le sol le plus ingrat, le plus tourmenté, le plus impropre à une moisson prochaine, c’était faire le dangereux métier de pionnier, et l’on sait que ce métier est mortel. » L’ardeur qui le consume quand il cherche à rendre la lumière aux aveugles, ce profond et sévère penseur la porte dans ses senti-

  1. Fontenay.