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La sympathie réelle que lui montrent la famille de M. Horace Say et celle de M. Casimir Cheuvreux le touche. Il se rapproche chaque jour davantage de ces intérieurs qui lui sont si cordialement ouverts. L’affection succède vite à la sympathie. De part et d’autre, on semble pressentir que, pour goûter une intimité précieuse, il faut se hâter, ne pas perdre de temps.

En 1848, le département des Landes l’envoie à l’Assemblée constituante. Devançant d’un quart de siècle la clairvoyance des hommes illustres de notre temps, déjà il jugeait impossible le rétablissement de la monarchie en France. Pour ne pas laisser tomber son pays aux mains des partis qui se disputaient la puissance, il accepta franchement la République. « Je vois, écrivait-il le 8 novembre 1849, que, pour ne pas trop déplaire aux dames, il faut se hâter d’élire un roi ; l’embarras est de savoir lequel, car nous en avons trois en perspective. Qui l’emportera après une guerre civile ?… » Les opinions extrêmes désolaient son patriotisme