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LETTRE DOUZIÈME


mine de satyre pour avoir accès chez elle, et place dans son lit.

T……, peau de satin ; je n’en ai touché de ma vie une plus douce et plus veloutée. Que tu serais heureuse, ma bonne femme, entre les bras de ce trésor ; elle est tribade !

W……, bonne grosse Allemande ; de la fraîcheur, des formes arrondies ; c’est un vrai moule à nos compatriotes.

E……, grande, bien faite, beau port ; de la majesté dans le maintien ; c’est elle qui joue les rôles de Vénus et autres divinités.

P……, on n’a pas une mine plus chiffonnée, des dents plus petites et plus blanches : c’est la douceur par excellence.

Telles sont les principales danseuses de ce superbe théâtre ; c’est chez elles qu’il faut aller puiser les vrais principes de l’art de foutre. Si tu voyais comme elles se tournillent, s’entrelacent après vous avec flexibilité… Elles parviendraient, je crois, à faire décharger un mur ! vas, je te garantis qu’il n’est pas besoin de faire usage d’eau de Cologne avec ces syrènes.

Il existe encore d’autres théâtres où il y a des danseuses, comme celui de la Porte Saint-Martin, de l’Ambigu, de Nicolet ou de la Gaîté ; mais il

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