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LETTRE DOUZIÈME


je ne t’envoie pas leur adresse parce que ce serait les afficher inutilement ; nos amis n’auront qu’à aller les demander au portier.

V……, belle comme un ange, faite comme la Vénus de Médicis, de la douceur dans la physionomie, d’une bonté achevée, légère comme Zéphyr ; je me suis bien délecté en brûlant mon encens sur ses autels.

C……, ne lui cède presqu’en rien ; elle a la gorge beaucoup plus grosse, mais comme elle est extrêmement ferme, cela ne lui donne qu’un charme de plus.

D……, charmant petit tendron fait par la main des grâces, qu’elle efface à elle seule. Son pied est celui d’un enfant de sept à huit ans.

G……, la déesse de la danse, ne s’en acquitte pas mieux qu’elle, aplomb, grâce, légèreté, tout se trouve réuni en elle ; c’est à son imagination luxurieuse qu’on doit la manière de baiser à la tortue.

Z……, sans être belle, son amabilité la rend recommandable ; son corps est maigre, défaut qu’elle fait oublier par la plus entière soumission à vos caprices.

B……, jolie au-delà de l’expression. Elle est entretenue par un prince étranger, de qui elle fait les délices. Il ne m’a rien moins fallu que ma