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LETTRE SEPTIÈME


Voulant enfin en venir à mon honneur et gloire, je conçois un autre groupe : je fais apporter deux échelles ; je les mets près l’une de l’autre, et place six putains sur chaque, ayant leur tête entre les cuisses de celle qui la précède, et la treizième au haut des deux échelles, ayant une jambe sur chaque et les deux têtes entre elles ; je leur administre à chacune un lavement et leur recommande de ne le rendre que lorsque je leur dirais. J’ordonne la débâcle. Soudain, une bordée d’urine, de merde délayée et de foutre, part au même instant et tombe en cascade de l’une à l’autre. Ce tableau enchanteur n’ayant rien produit à mon braquemard, je me retirai tout pantois et confus. C’est là, ma chère femme, que j’ai véritablement reconnu l’avantage de ton sexe sur le nôtre. En effet, votre vagin est un lampion, nous y fournissons l’huile et notre mèche ; quand notre huile est toute employée, notre mèche, nécessairement, se consume, et il ne vous en reste pas moins votre lampion, auquel un autre peut recommuniquer la chaleur en lui fournissant son huile et lui prêtant sa mèche et ainsi de suite indéfiniment. N’est-ce pas vrai ? Je ne t’écrirai qu’après avoir reçu de tes nouvelles.

Je suis pour la vie ton meilleur ami,
B…