Page:Lettres d’un Provençal à son épouse, 1867.djvu/47

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
41
LETTRE SIXIÈME


charogne que j’aie encore rencontrée. Elle est digne d’habiter la maison de Sainte-Foi. Son premier mot est : Donne-moi de l’argent. — Lui en donne-t-on ? elle en demande encore. Si on la croyait, on s’en irait non-seulement sans le sol, mais sans culotte. Si nos amis en rencontraient de cette pâte-là, prie-les, ma chère femme, de les bien rosser.

Je renvoyai toute cette saloperie et restai en tête-à-tête avec la jolie Éléonore qui, je te l’assure, a infiniment d’esprit. Elle sort d’un couvent, et s’est échappée de la maison paternelle, où elle était trop surveillée, pour satisfaire à la force de son tempérament. Je te rapporte quelques endroits de notre conversation, afin que tu en fasses ton profit !

— Comment, lui demandai-je, peux-tu foutre avec tant d’hommes différents et éprouver, dis-tu, toujours la même dose de plaisirs ? — Rien de plus naturel ! Quand je sens le moment de la crise qui approche, pour décharger aussi délicieusement qu’il est possible, je fais arrêter un moment mon fouteur ; lorsque je ne me sens plus maîtresse de moi, je le fais me limer de nouveau, et cette fois, ne pouvant plus me contenir, je répands mon foutre en me figurant d’être foutue

4.