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LETTRE PREMIÈRE
remplirais pas le but de mon voyage et de ton
attente, si je décrivais à ton imagination lascive
des objets de vertu. Quoi de plus triste et de plus
lamentable qu’elle ! Je suis las des courses que
j’ai faites ; pour me remettre de mes fatigues, et
afin de paraître sur le théâtre de la fouterie en
bon provençal, je vais me coucher seul.
Adieu, ma chère femme ; si tu décharges beaucoup cette nuit, ne m’oublie pas dans ton délire. Attends, pour me répondre, une seconde lettre.
Tout à toi,
B…
![Lettres d’un Provençal, 1867, Figures](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/5/5a/Lettres_d%E2%80%99un_Proven%C3%A7al_%C3%A0_son_%C3%A9pouse%2C_1867-Levrette_gauche.png/200px-Lettres_d%E2%80%99un_Proven%C3%A7al_%C3%A0_son_%C3%A9pouse%2C_1867-Levrette_gauche.png)