Page:Lettre de M. Louis Monneron, député des Indes orientales, 1791.djvu/11

Cette page a été validée par deux contributeurs.

à bien des égards, dans la même poſition que l’Angleterre avec l’Amérique ſeptentrionale, qui y fait un commerce auſſi actif que par le paſſé. Les beſoins réciproques rapprocheront toujours les Antilles de la France ; nos denrées commandent des échanges, & notre activité ſaura les maintenir. Quelques ſacrifices précéderont ce nouvel ordre de choſes : ce ne ſont pas des malheurs au-deſſus de nos forces & j’interpelle, à cet égard, les rédacteurs ou ſignataires de la dernière Pétition de la ville de Nantes ; quel eſt le Commerce qu’ils ont fait avec nos Colonies de l’Amérique, depuis 1757, juſqu’en 1764 ? Quel eſt le réſultat de leurs ſpéculations qui ont ſuivi les premières années de la paix de 1763 ! Le premier a été à-peu-près nul, & le ſecond ruineux : cependant l’activité du Commerce de cette Ville ne s’eſt pas moins ſoutenue ; elle ſe reſſentira, comme toutes les autres villes maritimes, de la criſe dans laquelle nous nous trouvons ; mais cette criſe devoit ſubſiſter, ſoit en déférant aux vœux des Colons blancs, ſoit en refuſant aux hommes libres de couleur la juſtice qu’ils avoient droit d’attendre de l’Aſſemblée Nationale, d’après ſon Décret du 28 Mars 1790. Entre ces deux partis, le choix ne pouvoit pas être douteux, & ſi en dernière analyſe la perte de nos Colonies doit être l’effet du Décret du 15