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stait déjà au commencement du Ve siècle à peu près tel que nous le trouvons aujourd’hui ; et que si dans nos anciens calendriers ecclésiastiques dont la rédaction est attribuée à S. Isaac patriarche de l’Arménie († 439), la lecture de la Lettre d’Abgar est ordonnée dans les églises à certaines fêtes ; d’une autre part nous ne pouvons pas croire que quelques détails théologiques ou prématurés ou insoutenables fussent échappés à des yeux aussi clairvoyants que ceux d’un Moïse de Khorène ou d’un Isaac le Grand. Il faut donc attribuer ces interpolations à des copistes postérieurs ; en admettant toutefois que dans sa majeure partie c’est le même ouvrage qu’ont eu sous les yeux et nos auteurs ci-dessus mentionnés, et Eusèbe lui-même ; et qu’en conséquence c’est un des monuments des premiers siècles de l’Église, que nous désirons offrir à l’appréciation et à la critique des savants et des théologiens.