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le règne de l’empereur Tibère qui régna 13 ans[1].

D’après l’usage des rois et du roi Abgar aussi, selon lequel les lois qu’ils édictent et les affaires qu’on fait en leur présence[2] sont consignées et gardées dans les archives de la ville d’Ourha, de même Léboubnia, fils d’Anag, fils d’Abdascharac[3], secrétaire du roi, a écrit tous les événements arrivés à l’apôtre Addé, depuis le commencement jusqu’à la fin, avec le concours d’Anan[4], confident du roi, et ils placèrent leur récit dans les archives où l’on garde les livres, les lois royales, les contrats de vente et d’achat, documents qui y sont soigneusement conservés.


Ici finit la Lettre d’Abgar et la Doctrine de l’apôtre Addé. Gloire à Dieu !



    tificat à Rome ; ce n’est pas cependant au temps de Tibère, mais sept ans après sa mort que le prince des Apôtres vint à Rome. Mais si on calcule cette période de 25 années depuis l’ascension de J.-C. elle commence en effet sous Tibère, et la 25e année tombe la 58e ou 59e de J.-C., époque à laquelle on devrait alors assigner la première composition de cet ouvrage, c’est-à-dire celui même de Laboubnia.

  1. Tibère régna 23 ans ; mais seulement 13 ans à Rome, le reste à Caprée : comme dans le texte syrien son nom manque, Cureton doute que ce soit l’empereur Claude.
  2. Le syrien ajoute ici un mot, qui parait manquer par mégarde dans l’arménien, et selon lequel on devrait traduire, « et les affaires dont on les entretient ».
  3. Nous avons dit dans la préface que Moïse de Khorène nommait l’auteur de cet ouvrage Leroupna fils d’Abdaschar : ici son père est nommé Anac selon l’arménien, Sénag selon le syrien, nom déjà mentionné dans cet ouvrage (pg. 46) quant à Abdaschar qui vient ici être appelé Abdisharac et dans le syrien Ebedshattaï, il est présenté comme grand-père de Léboubnia. Il faut d’ailleurs remarquer que dans les transcriptions des noms sémitiques on confond souvent les lettres N et R (Ն, Ր), on écrit p. e. Sanasan et Sarasar le nom du fils de Sennacherib : ainsi les noms de Sénag et de Scharac ou Sarac ne diffèrent pas entre eux ; et par conséquent Abdisharac ne signifierait rien que fils de Scharac, et par dernière conséquence Moïse de Khorène n’aurait pas grand tort s’il nous présentait Laboubnia tout simplement comme fils de Scharac ou Anac.
  4. Dans notre texte Anna, tandis que le Syrien écrit Hanan.