Page:Lettre d'Abgar, 1868.djvu/50

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que les âmes des justes en se séparant du corps ne meurent pas, mais elles continuent de vivre et vont goûter le repos dans le séjour du bonheur ; elles ne perdent pas leurs facultés, car elles sont l’image du Dieu immortel, et ne ressemblent en rien au corps qui, dès qu’il devient cadavre, ne sent plus les horribles effets de la décomposition qu’il subit. Néanmoins l’âme ne recevra les récompenses qu’elle mérite que le jour où elle reprendra de nouveau son corps ; car le corps aussi a participé aux travaux que s’est donnés l’âme pour gagner la vie éternelle. Quant aux rebelles qui méconnaissent Dieu, c’est en vain qu’ils se repentiront dans l’autre monde.* Mais vous qui êtes chrétiens, priez le Seigneur qui est glorifié en vous et règne sur vos croyances, afin qu’il vous guide dans les voies de la vérité, pour que vous puissiez arriver au terme désiré et recevoir le prix qui a été promis à ceux qui ne s’écarteront pas de ses saints commandements et persévéreront dans la vocation où ils sont appelés par le Seigneur ».

En achevant ces mots, l’apôtre se tut. Alors Addé, le fournisseur du roi pour les étoffes, Philote, Abislama, et quelques autres de leurs collègues, répondirent à l’apôtre : « Nous prenons à témoin Jésus-Christ qui vous a envoyé pour nous enseigner la véritable foi et nous donner la vraie vie, que toute notre vie durant nous resterons attachés à tout ce que nous avons entendu de vous ; nous abjurons et nous renions les idoles qu’adoraient nos pères ; nous nous garderons de communiquer avec les Juifs qui crucifièrent le Fils de Dieu ; et après avoir conservé intact ici-bas l’héritage que vous nous avez légué, nous vous le rendrons[1] au jour du Seigneur dans le tribunal du juge intègre ».

    collections de Canons et de sermons, voire même dans les livres syriens, d’où l’a traduit aussi Cureton et publié avec le texte de l’ouvrage principal (pag. 108).

  1. Le syrien dit, « Là il nous rendra cet héritage, comme vous venez nous le dire ».