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me est glorifié, et Dieu se glorifie en lui, et Dieu le glorifiera en sa personne, par des vertus, par des miracles et par l’honneur de s’asseoir à la droite (de son Père). Mais le corps de Jésus est le vêtement de sa divinité, à l’aide duquel nous pouvons regarder et voir son invisible puissance. C’est ce Christ que nous prêchons et annonçons, et nous glorifions avec lui son Père et exaltons et adorons le Saint-Esprit de sa divinité ; puisque nous avons reçu de lui l’ordre de baptiser et de purifier tous ceux qui croient au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Aussi les prophètes qui étaient avant nous tenaient ce langage : C’est le Seigneur Dieu et son Fils[1] qui nous a envoyés. Et si je dis des choses qui ne se trouvent pas écrites dans les prophètes, que les Juifs qui sont parmi vous et m’écoutent ne les acceptent point ; et si je prononce le nom du Christ sur tous les malades et qu’ils ne retrouvent pas au même instant la santé par le glorieux nom de Jésus, qu’ils ne me prêtent pas foi, ceux qui adorent les œuvres de leurs mains. Si au contraire tout ce que je dis se trouve écrit dans les livres des prophètes, et si je puis montrer la vertu des guérisons opérées, que personne n’ait de soupçons sur moi. Puisque je prêche que Dieu fut crucifié pour tous les fils des hommes, s’il y en a qui ne veulent pas croire à mes paroles, qu’ils s’approchent de moi pour me faire comprendre leurs intentions, afin que selon leurs pensées fausses je puisse appliquer des remèdes sur leurs plaies. Quoique vous n’étiez pas présents aux tourments de Jésus-Christ,

    qu’elles fussent écrites par S. Jean dans son évangile (ch. XIII, v. 31, 32) et alors on pourrait croire que la glose même par des vertus et miracle, etc. soit prononcée par J.-C. Cependant il est plus probable que tout ceci, ainsi que le discours suivant sur les trois personnes de la divinité, a été arrangé par le compilateur de cet ouvrage.

  1. Peut-être c’est par une erreur du copiste qu’il est dit Fils au lieu de l’Esprit, car c’est le mot d’Isaïe (XLVIII, 16) qu’on répète ici : « Et nunc Dominus Deus misit me et Spiritus ejus ». Selon la majorité des commentateurs cela est dit à l’égard de J.-C. envoyé du Père par le S. Esprit.