Page:Lettre d'Abgar, 1868.djvu/25

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pour écouter la doctrine d’Addé ; car ils avaient ouï dire qu’il était le disciple de J.-C. crucifié à Jérusalem, et que c’est au nom de Jésus qu’il fait tous les miracles et toutes les admirables guérisons. Et Addé commença à leur parler de la sorte : « Prêtez-moi l’oreille vous tous et apprenez ce que je vais vous dire ; puisque je ne guéris point comme les autres hommes avec des médicaments selon l’art humain, mais je suis le disciple de Jésus-Christ, du vrai médecin des personnes affligées et du Sauveur de tous les hommes, du Fils de Dieu qui descendit des cieux et s’incarna comme nous autres hommes, et se livra à la mort de la croix à la place de tous les fils des hommes ; pendant qu’il était crucifié il fit obscurcir le soleil dans le firmament ; et lorsqu’il fut enterré, il se leva du sépulcre le troisième jour en ressuscitant avec lui plusieurs morts ; ceux qui gardaient son tombeau ne virent pas comment il en sortit, mais la multitude des anges du ciel annonçaient et publiaient sa résurrection ; car s’il n’avait voulu mourir il ne serait pas mort, parce qu’il est le maître de la vie et de la mort, et par sa propre volonté il se revêtit de la chair humaine. Puisque c’est lui-même qui créa les corps et s’abaissa par sa volonté pour prendre naissance de la Vierge, c’est encore par sa volonté qu’il subit les tourments de la croix et qu’il humilia la grandeur de sa divinité, lui qui était le Très-Haut et égal au Père dès l’éternité. C’est de lui que les prophètes, nos prédécesseurs, ont parlé mystiquement, et ont raconté et révélé la manière de sa naissance et de sa passion et de sa résurrection et de son ascension aux cieux vers son père, et de la place qu’il prit à la droite de la haute Majesté ; et ainsi il est adoré par les esprits célestes et les habitants de la terre comme il l’était dès l’éternité ; et quoique les hommes le vissent comme leur semblable, il était pourtant la sagesse, la vertu et la puissance de Dieu, comme il nous l’a dit[1] : Désormais le Fils de l’Hom-

  1. Si c’est S. Thaddée qui a cité ces paroles de J.-C, il les aura retenues de mémoire ou apprises par les Apôtres, avant