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tout votre cœur, j’impose ma main sur vous au nom de celui en qui vous croyez. En disant ces mots, il mit sa main sur lui et le délivra des souffrances qu’il avait endurées depuis longtemps. Le roi fut extrêmement enchanté en voyant le disciple de Jésus qui, comme lui, guérissait sans aucune médecine, en prononçant seulement le nom de Jésus-Christ.

Lorsque Abdias, fils d’Abdiou, apprit la guérison du roi Abgar, il avança les pieds vers l’apôtre, car il souffrait de la goutte ; et l’apôtre, en mettant sa main sur lui le guérit, de sorte qu’il ne sentit plus cette douleur. De même dans toute la ville Addé faisait de grands prodiges et des miracles, et guérissait toutes les douleurs et toutes les maladies. Le roi Abgar lui dit : « Dorénavant nous savons tous que vous opérez ces miracles au nom de Jésus-Christ et par sa puissance ; nous sommes très-étonnés de toutes vos actions ; nous vous prions de nous raconter la manière dont s’effectua la venue de Jésus-Christ au monde, quel est son glorieux royaume, quels étaient ses miracles que nous rapportait la renommée et que vous avez vus avec vos autres confrères ».

L’apôtre Addé lui répondit : « Je ne cesserai jamais de prêcher, puisque c’est dans ce but que je fus envoyé ici, pour enseigner et instruire tous ceux qui, comme vous, ont la bonne volonté de croire. Ordonnez donc que demain toute la ville s’assemble pour m’écouter, et je sémerai dans le peuple la parole de la vie, que je prêche devant vous au sujet de l’avènement de Jésus-Christ, la manière dont il se manifesta aux humains ; quel est celui qui l’a envoyé, et pour quel motif, et de quelle manière il l’a envoyé ; quelles furent sa puissance et ses œuvres merveilleuses, quels sont les augustes mystères qu’il a annoncés au monde, et pourquoi il s’est humilié et s’est abaissé de sa majestueuse divinité pour se revêtir de notre chair ; ensuite comment il fut crucifié de son plein gré, comment il descendit aux limbes et il rompit la barrière qu’aucun autre n’avait pu rompre jusqu’alors ; com-