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LETTRE À M. ERNEST RENAN

je ne le devine pas et je ne serai point le premier à faire des suppositions à cet égard. Si, comme je le crois, ces lignes tombent sous les yeux du savant orientaliste, il y verra que depuis longtemps j’étais maître de son secret et que, si j’ai recours aujourd’hui, pour le dévoiler, à cette même presse dans laquelle a paru, il y a environ deux ans, sa communication, c’est que cette affaire qui, tombée au Brésil dans le plus profond oubli, renaît à chaque instant dans le reste du monde et m’attire des interrogations de l’Amérique du Nord, de la France, de l’Allemagne et de l’Angleterre, ou bon nombre de sociétés savantes la discutent, ou d’innombrables journaux de philologie, d’archéologie, la reproduisent. À cause même du caractère officiel qui fait que ces interpellations me sont adressées de tant de contrées différentes, il devient indispensable que je dise la vérité sans déguisement, afin que mon silence ne me fasse point passer un jour, aux yeux de qui que ce soit, pour l’auteur ou le complice d’un aussi indigne subterfuge, auquel mon caractère ne saurait se plier lors même que me suffiraient mes trop faibles connaissances en langues sémitiques. »


La construction de l’inscription phénicienne, dont il s’agit, devrait être présentée ici avec les modifications qui m’ont été suggérées par les derniers examens auxquels je me suis vu obligé. Mais, comme avant ces