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LETTRE À M. ERNEST RENAN

à laquelle semblait revenir de droit cette communication : la section d’Archéologie, dont je fais partie.

« À première vue, je reconnus dans ces caractères une inscription phénicienne des plus parfaites quant à la forme alphabétique. Émerveillé d’une si importante découverte, mais en même temps saisi de quelque appréhension par la crainte bien naturelle d’une mystification, je me mis avec ardeur et empressement, en secret néanmoins, au travail de l’interprétation, en m’aidant pour cela d’un peu d’hébreu, langue dont j’avais ébauché l’étude dans les loisirs que me laissaient, en Europe, mes occupations quotidiennes.

« En même temps, et dès le premier jour, je mis en œuvre tous les moyens imaginables pour connaitre ce M. Costa et pour savoir où était située exactement sa ferme de Pouso Alto, soit près de la Parahyba du Sud, soit près de celle du Nord. Dire tout le travail que cela me donna, serait fort difficile : almanachs du pays, listes de votants, agences de la poste, autorités de police, j’eus recours à tout, je m’adressai à tous, afin de connaître l’origine de cette inscription, avec la précaution de n’en parler à personne ; ce fut en vain !

« À mesure que ce mystère me paraissait plus impénétrable et éveillait dans mon esprit des soupçons chaque jour plus vifs, je faisais des rapprochements involontaires entre l’expédition des Phéniciens partis de la mer Rouge