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LETTRE À M. ERNEST RENAN

vous donner sur ce sujet les éclaircissements les plus détaillés.

Dix années se sont écoulées depuis que j’ai fait ma seconde communication au public, et malgré cela tout me porte à croire que vous ignorez le dénouement de l’affaire tel qu’il est et tel que je l’ai publié ici, au Brésil. Il est vrai que j’ai eu l’honneur de vous en faire part dans le temps, mais je ne sais si ma lettre vous est parvenue.

Outre cela, différentes Revues ont mentionné le fait et ont discute l’inscription, mais il n’en vient guère qu’une dizaine à bibliothèque du Muséum, qui, par suite de son affectation spéciale aux sciences naturelles, ne reçoit que de rares publications de philologie et de sciences historiques.

Il s’est peut-être produit, au sujet de mon intervention obligée dans cette question, des allusions que j’ignore, et lors même qu’elles m’eussent été défavorables, je n’ai pu ni m’en défendre, ni les combattre. En tout cas, je le dis en réponse à M. le professeur Gaffarel, si l’auteur de la fausse inscription, le seul intéressé à y donner de l’importance, n’a pas mis fin à son existence et à sa déception, comme l’a fait l’infortuné Morton en voyant s’écrouler tous les projets qu’il avait fondés sur le géant d’Onondaga, ce ne sera pas moi qui aurai recours à un dénouement aussi tragique, pour avoir été la cause involontaire de l’insuccès de cet autre Morton de la Parahyba, et profité de son défaut de mémoire pour lui faire me livrer son secret.