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LETTRE À M. ERNEST RENAN

navire vint aborder à Pernambouc ou à Parahyba do Norte[1].

Malgré ce que je viens de dire, je n’ai nullement l’intention d’insister sur la présence des Phéniciens en Amérique. Mes plus récents travaux, au sujet des tribus primitives du Nouveau Monde, éloignent cette présomption et me portent à adopter une opinion bien différente de celle de la plupart des ethnographes, depuis Court de Gébelin jusqu’aux plus modernes, qui ont cru trouver une preuve de l’introduction de l’élément phénicien sur le continent américain dans les inscriptions de Dighton Rock et de Grave Creeck, lesquelles à mon point de vue n’ont rien de phénicien.

Dans son grand ouvrage : Indian Tribes of the United States, Schoolcraft décrit et représente quelques perles phéniciennes que Morlot et Nilsson regardent comme des preuves évidentes de la présence des Phéniciens sur notre continent. Deux perles identiques ont été trouvées dans la province brésilienne de São Pedro do Rio Grande do Sul, et l’une d’elles est au Muséum de Rio de Janeiro ; malgré cela je ne les considère point comme un témoignage suffisant en faveur de la supposition de mes confrères du Nord.

  1. On sait que des indigènes, parlant une langue inconnue, et probablement apportés par le Gulf Stream, abordèrent en Gaule, 60 ans av. J. C. et furent présentés au proconsul Quintus Cœcilius Metellus Céler. Ils étaient venus dans une embarcation faite d’une seule pièce de bois.