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LETTRE À M. ERNEST RENAN

lettre aux journaux de cette capitale, éveilla chez moi les plus violents soupçons à l’égard de l’authenticité de l’inscription à laquelle se rattachait ce nom.

Ce fut à cette même époque, Monsieur, que j’eus l’honneur de recevoir la lettre par laquelle vous me mettiez en garde contre les falsifications qui avaient été offertes déjà par différents spéculateurs et sur divers points.

Mes dernières hésitations s’évanouirent.

Néanmoins, je pris la résolution d’examiner de nouveau et avec plus de soin la prétendue copie de l’inscription.

Quelques phrases mieux étudiées me parurent suspectes, leur construction me sembla forcée. Je reconnus que les mots Yth alonim valonuth avaient été évidemment tirés du premier vers de la scène i, acte v, du Pœnulus de Plaute, et que d’autres phrases se ressentaient du style un peu abâtardi du Livre d’Ézéchiel. Ces découvertes confirmèrent mes soupçons au sujet de la provenance apocryphe de l’inscription que le hasard avait soumis à mon examen, inscription qui, sans aucun doute, avait un but bien différent de celui qui lui est échu en partage.

Cette inscription me causait véritablement plus d’ennuis et de contrariétés que son facétieux auteur ne l’eut jamais imaginé.