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LETTRE À M. ERNEST RENAN

Je ne possédais que de légères connaissances en hébreu ; j’en fis une étude plus approfondie, ce qui me prit du temps et exigea un grand effort. La traduction de l’inscription me donna un travail énorme. Les révélations arrachées à la copie, par le déchiffrement des premières lignes, me remplirent d’une nouvelle ardeur et me conduisirent plus vite que je ne le supposais à la fin de ce travail, si l’on peut s’exprimer ainsi à propos d’un simple essai, tel que celui de cette interprétation provisoire. Je ne l’ai point donnée ni ne pouvais la donner comme complète, terminée ; je pensais qu’il fallait auparavant étudier minutieusement la pierre d’où l’on disait avoir tiré l’inscription, et obtenir la preuve irréfragable qu’il ne s’agissait point de l’un de ces faux monuments phéniciens dont certains aventuriers s’étaient servis peu d’années auparavant dans le but d’obtenir soit des gouvernements, soit des musées d’antiquités, des sommes fabuleuses.

Pour m’éclairer à cet égard, j’eus recours à tous les moyens particuliers dont je pouvais disposer.

Il y a au Brésil deux grands fleuves portant le nom de Parahyba : l’un donne son nom à une province du Nord et s’appelle Parahyba do Norte ; l’autre baigne trois provinces : São Paulo, Minas-Geraes et Rio de Janeiro, donne son nom à une ville de celle-ci, et s’appelle Parahyba do Sul. Dans laquelle des deux régions arrosées