Page:Lettre Kergariou à Anatole de Barthelemy -daté-14-08-1847.pdf/2

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aux autres savants de la capitale, dont l’indifférence pour nos études gauloises m’a fort scandalisé, que loin de s’étonner de ma proposition, il me présenta un ouvrage italien sur des as trouvés à Rimini, et qu’il n’hésitait point à déclarer gaulois, vu qu’ils portaient le collier.

À propos du collier, je dirai, en passant, que cet ornement, adopté chez tous les peuples, eut cependant une importance particulière chez les gaulois et parmi les guerriers ; que son origine semble plus orientale qu’occidentale, et qu’il pourrait bien avoir été apporté directement par les Celtes ou Gaulois.

Voilà déjà quelques idées qui vous feront soupçonner la haute antiquité que j’accorde aux Gaulois ; par conséquent à leurs relations avec les plus anciens peuples, et l’importance que j’attache à connaître suffisamment ceux-ci avant de prononcer sur les autres.

Y a-t-il si longtemps qu’on est arrivé à démontrer les rapports du Sanskrit avec presque toutes les langues de l’occident ? Qu’est-ce que les savants ont encore su dire sur les sculptures découvertes, il y a plusieurs années, à Ninive ? Cela n’a-t-il pas singulièrement étonné ceux qui ne juraient que par les Grecs ? Je crois que la science aura bien d’autre sujets de confusion. On se presse trop de déduire ; le monde est évidemment trop jeune et la science par conséquent.

Pardon de ce bavardage ; mais c’est qu’à mon avis, on ne peut faire encore que cela sur la plupart des questions d’origine.

Revenons aux Ibères.

J’ai toujours pensé que les Ibères, qui venaient de je ne sais d’où et je ne sais quand, avaient habité l’Espagne très anciennement, qu’ils étaient antérieurs aux Celtes et aux Gaulois en civilisation et en richesses ; qu’à cause de ces richesses, les Phéniciens les avaient visités de bonne heure et s’y étaient établis sur le littoral oriental ; que