cette face où il y avait du César et de l’Anglo-Saxon, — les deux types les plus inflexibles du monde.
Et, tout à coup, il pensa à la présence, dans la maison, de Jocelyne Monestier. Cette Jocelyne qui, tout à l’heure, téléphonait qu’elle restait ici — se garant d’une importunité équivoque — ici, comme dans un abri naturel, ici, où ses gens la demandaient ainsi qu’en un second chez elle. Il se leva.
— « Monsieur Nauders, je réfléchirai », dit-il froidement. « Mais je crains bien que mes réflexions ne soient pas celles que vous souhaitiez. Pour le moment, je vous laisse… » Il s’interrompit. Soudain, ce fut comme une pince de fer qui lui tenailla le cœur, et il ajouta : « Je vous laisse avec la belle Jocelyne. »
Puis la sensation aiguë devint une souffrance enragée, parce que Nauders ne le contredit pas, ne tenta pas un mot d’explication, mais, les sourcils levés de sincère surprise, accompagna sa sortie d’un sourire ironique et bienveillant.
Dehors, sur le trottoir, Clérieux se sentit noyé de découragement, de détresse. Toutefois, il réagit, d’une volonté farouche.
« Quel immondice que la vie ! » se dit-il avec une gaminerie funèbre, s’amusant lugubrement à l’outrance des mots. « Quel fumier ! Ce qu’on y a de bons moments !… C’est rien de le dire !… »
Il tira son porte-cigarettes, alluma une maryland, et se força de rire presque tout haut, — ce qui fit retourner un passant.
« Il y a quelque chose que je voudrais bien voir… Ça compléterait ma collection. Je suis en veine aujourd’hui. Je suis bien capable de tomber sur le bonhomme. C’est ça qui serait vraiment drôle !… »
Il songeait au personnage mystérieux que Mlle Monestier craignait tant de rencontrer chez elle. Qui ça pouvait-il être ?… Dans l’intention d’être outrageant, il se répondait : « Un ancien amant difficile à évincer, sans doute. » Mais les mots ne prenaient pas leur sens réel. Il se rappelait l’accent écœuré ; douloureux, — digne cependant Qu’est-ce qu’avait donc cette fille-là pour qu’il ne