— Au bas mot. Et dans ce moment !… »
Il y eut un court silence. Devant leur esprit, les difficultés surgissaient. Mais le jeune chef eut un geste, comme un capitaine héroïque. Vaincre ou mourir.
Sorbélin reprit :
— « Quel type de changement de vitesse adopterons-nous ? Pas moyen, sans déchoir, de revenir à l’ancien rejeté par nous-mêmes.
— On trouvera. Et vite. Tous nos ingénieurs s’y mettront. D’ailleurs, n’est-ce pas seulement un vice du métal ?… Vous vous rappelez que je faisais des réserves sur cet acier fourni par les Forges de la Moselle, dont vous vous êtes entiché. »
Une ombre pourpre assombrit le visage blond de Sorbelin. Le confiant Clérieux ne le remarqua pas. Dans sa fièvre, il se levait.
— « Je descends au laboratoire de chimie à l’instant même. Je veux revoir les analyses.
— Un instant, » dit l’autre. « Un fait va peut-être survenir qui arrêtera tout cela.
— Quoi donc ?
— Une grève… Au moins partielle. Alors, adieu la fabrication rapide des nouveaux changements de vitesse,
— Oh ! une grève… Il n’y a pas de semaine que l’on ne nous en menace… Et cela dure, depuis trois mois.
— Cette fois, je crains que nous ne l’évitions pas. »
Clérieux demeura une minute interdit. Puis il cria nerveusement :
— « Mais alors ; bon Dieu ! il n’est pas question que je parte pour le Midi ! »
Et comme Sorbelin se taisait, avec une singulière expression de visage :
— « Mais, nom de nom ! » ajouta le jeune homme, rageur, « on dirait, mon cher, que vous avez une espèce de satisfaction à me donner ces fichues nouvelles.
— Par exemple ! » sursauta Sorbelin.
Il n’eut pas le temps de se défendre, de trouver la phrase adoucissante, ou de composer, s’il y avait lieu, sa pyhsionomie. Quelqu’un frappait à la porte.
— « Entrez !… Ah ! c’est vous, Biteil. Eh bien, com-