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teindre son apogée, n’avait pas accompli ses dix-huit ans, qu’on célébrait ce soir, sans avoir vu se présenter des partis plus ou moins acceptables, et dont quelques-uns même semblaient dignes d’une si parfaite destinée.

Elle les avait refusés tous.

Ses parents, malgré d’assez vives insistances en faveur de quelques prétendants hors de pair, s’étaient gardés de pousser leurs prédilections jusqu’à la contrainte. Ils aimaient trop tendrement leur fille pour essayer de lui édifier un bonheur qu’elle n’eût pas choisi.

Ce ne leur fut point chose difficile que de deviner ses sentiments envers son ami d’enfance, Hervé de Ferneuse. Ils n’y virent rien à reprendre, et se contentèrent de laisser un peu couler le temps pour s’assurer que ces sentiments étaient bien de ceux qui durent et qu’on ne saurait contrarier sans une cruelle inconséquence. Maintenant, ils étaient fixés. Le penchant réciproque des deux jeunes gens avait résisté à la séparation des trois années passées par Hervé dans un régiment de cavalerie.

Le fils de Gaétane était un esprit singulier, d’une gravité rare, absolument dédaigneux du plaisir, et que la science attirait.

De retour à Ferneuse, après son temps de service militaire, il y organisa un laboratoire, où, désormais, il passa ses journées.

En dehors des problèmes dont il poursuivait la solution, il n’avait de pensée que pour Mlle de Valcor. Élevé près de sa mère, par des précepteurs ecclésiastiques, Hervé était un chaste, avec une teinte de mysticité, un de ces êtres