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irresponsables ? ou de l’oppressant mystère qui enveloppait tout cela ? Lui-même ne démêlait pas ses sentiments, secoué jusqu’au fond de sa nature timide, bienveillante, affectueuse, par le souffle équivoque et violent de ce conflit passionné.

— « Monsieur de Valcor-Plesguen, » dit une voix pleine de signification secrète.

Marc se retourna, glacial.

— « Non, monsieur Escaldas, épargnez-moi vos commentaires. C’est bien assez qu’un étranger à notre famille ait assisté à ce triste incident de son histoire intime. Elle n’en saurait, je le crains, tirer beaucoup d’honneur. Il me serait pénible d’en parler.

— Comment ! » ricana l’autre, « c’est ainsi que vous le prenez avec moi ?… À votre aise, monsieur. Je ne vous en garderai pas rancune. Je sais si bien qu’avec un mot je pourrais vous faire dresser l’oreille. Vous auriez tant de raisons pour me supplier de parler, que cela me semble tout à fait plaisant de vous obéir quand vous m’enjoignez de me taire.

— Je n’essaie pas de comprendre les rébus, monsieur, » dit Marc.

Et, de sa démarche élastique, mesurée, d’homme de race et d’homme du monde, il se dirigea vers la maison.

Comme il en approchait, il hâta le pas. Un désir subit le prenait de voir tout de suite sa fille, sa petite Françoise, de constater qu’elle s’amusait d’un cœur insouciant, que rien du sombre nuage n’avait flotté sur elle.

« Malgré notre pauvreté, » pensa-t-il, « elle