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à force d’aimer

« Ce que je lui dirai ne peut être dit qu’à elle seule. Avez-vous assez de confiance dans ma loyauté pour me rendre possible ce tête-à-tête avec elle ? Consentira-t-elle à me l’accorder ?

« Mon espoir est d’obtenir son approbation dans la lutte terrible que je traverse, et de rendre absolument éclairées et libres les décisions qu’elle pourra prendre à mon égard.

« Croyez-moi, chère Huguette,

« Votre frère affectueusement dévoué.
« René Marinval. »

Peu après, un commissionnaire lui apportait cette réponse :

« Mon cher René,

« Soyez aujourd’hui, vers cinq heures, devant la petite porte du jardin. Je m’y trouverai avec Germaine, et je vous laisserai causer ensemble, espérant qu’elle obtiendra de vous, méchant frère, un peu de bonheur pour nous tous.

« Je vous assure que nous en avons besoin. Il règne ici comme une atmosphère de fatalité. On dirait que d’autres malheurs sont prêts à fondre sur cette maison.

« Cette nuit, on a réveillé mon père pour lui apporter je ne sais quelle fâcheuse nouvelle. Et ce matin, quand je me suis levée, j’ai appris qu’il