Chambre et que Ludovic Chanceuil avait dû se faire excuser avenue d’Antin. Mais, quand elle apprit par son institutrice l’arrivée du ministre, Huguette s’attendit, non sans anxiété, à voir paraître le chef de cabinet. Il n’avait pris que le temps d’aller changer de vêtements, et il se présenta, en effet, presque aussitôt.
— « Mademoiselle, » dit-il, « est-ce vous qui conduisez le cotillon ?
— Non, j’en fais les honneurs à Germaine de Percenay, qui le conduit avec le vicomte de Frécourt.
— Voulez-vous m’accorder la faveur de le danser avec moi ?
— C’est impossible, monsieur, je suis engagée. »
Il dit rageusement :
— « Je m’en doutais.
— Mais, monsieur, je ne vous avais rien promis. Vous ne pensiez même pas rentrer de la Chambre à temps.
— Puisque me voilà, mademoiselle Huguette, désengagez-vous d’avec votre danseur. Vous direz que j’avais votre parole au cas où je me trouverais libre assez tôt.
— Non, monsieur. J’ai conduit deux cotillons avec vous cet hiver. Si je faisais aujourd’hui une pareille impolitesse pour vous, qu’est-ce qu’on penserait ?