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à force d’aimer

non de l’orgueil qui eût grisé toute autre, mais du plaisir qu’elle donnait. Mlle Vallery voulait qu’on s’amusât chez elle, et n’épargnait rien pour cela. Il ne lui suffisait pas d’avoir merveilleusement organisé sa fête, elle s’activait encore pour que chacune de ses invitées y prît sa part et s’y sentit parfaitement à l’aise.

Ce qu’elle avait imaginé pour cette année-là, c’étaient des baraques foraines, où l’on trouvait des divertissements comiques, en même temps que des surprises gracieuses. Des tourniquets et des loteries truqués faisaient gagner à chacun le bibelot qui lui convenait. De fausses somnambules annonçaient de chimériques bonnes fortunes au milieu des éclats de rire. Des tirs et des jeux d’adresse occupaient les plus remuants. D’excellentes photographies devaient reproduire les groupes sympathiques. Les rafraîchissements du premier glacier de Paris étaient servis par le classique marchand de nougat en fez rouge des fêtes de banlieue. Et, pour terminer, il y avait bal sur la grande pelouse, cotillon avec accessoires merveilleux, et farandole finale dans les allées tournantes de ce joli parc maniéré qu’avait dessiné jadis un contemporain de Watteau.

— « Eh bien, t’amuses-tu, ma chérie ? » dit tout à coup Huguette, en quittant le bras de son cavalier du moment pour courir vers Germaine.

Mlle de Percenay semblait chercher quelqu’un.