cercles les plus choisis et les plus exclusifs de la petite, mais aristocratique capitale.
Grâce aux circonstances de cette époque, la langue française lui était devenue presque plus familière que la langue anglaise et le lecteur aura sans doute compris que la plupart des conversations que nous avons rapportées étaient tenues en français. Il en était surtout ainsi dans ses relations avec Pauline et son père qui ne parlaient ni l’un ni l’autre un mot d’anglais.
Aux premières nouvelles de l’invasion du Canada par les troupes
continentales, il avait aussitôt laissé ses domaines aux soins de
son vieil ami Donald, et bouclant l’épée de son père, il s’était
empressé de se rendre à Québec et de s’enrôler dans l’armée. Les
restes du régiment écossais de Fraser, complétés d’autres recrues,
avaient été formés en régiment, appelé les Émigrants royaux,
sous le commandement du colonel Allan McLean et l’on aurait
naturellement pensé que Roderick s’y serait enrôlé, mais pour
quelque raison à lui connue, il n’en avait rien fait. Il avait pris
une commission régulière dans un régiment de la milice de
Québec commandé par
le colonel Caldwell.
C’est comme officier
de ce régiment qu’il
avait rempli les services
remarquables que
nous avons rapportés
dans les chapitres précédents.
Roderick Hardinge était grand, robuste, taillé en athlète et d’une nature ardente. Il était grand amateur d’exercices du corps et de courses lointaines. Il avait fait beaucoup d’excursions en raquettes avec les coureurs des bois jusqu’au cœur des régions inhabitées. Souvent il avait erré pendant des mois entiers avec quelques-uns des jeunes Hurons de Lorette, à la chasse au cerf ou au buffle. Il était excellent cavalier, comme nous l’avons vu par sa course à Trois-Rivières.
Son éducation n’avait pas été négligée et ses belles facultés