resta en arrière, et la dame fut bientôt hors de vue. Quand, enfin, il la rejoignit, elle attendait à la barrière devant la maison de son père, un manoir de belles dimensions, pour une colonie, situé au centre d’un bosquet d’érables.
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/5/59/Lesp%C3%A9rance_-_Les_Bastonnais%2C_1896_031.jpg/450px-Lesp%C3%A9rance_-_Les_Bastonnais%2C_1896_031.jpg)
Elle riait de tout son cœur, et jouissait de son triomphe.
Hardinge, saluant gracieusement, reconnut sa défaite.
— Que cela vous serve de leçon, dit-elle.
— De leçon, Mademoiselle ?
— Cela vous apprendra à faire la chasse aux rebelles.
— La jolie rebelle ! murmura Roderick, s’inclinant profondément et tout à fait incapable de dissimuler son admiration.
— Vous ne voulez pas me comprendre, dit-elle d’un ton moitié sérieux, moitié badin ; mais plus tard, peut-être, vous comprendrez. Je parle au lieutenant Hardinge, si je ne me trompe ?
— Lui-même, Mademoiselle, à votre service ; et n’aurais-je pas l’honneur de m’adresser à une personne de la famille Sarpy ? Ce manoir est celui du seigneur Sarpy, que j’ai l’avantage de connaître.
— Je suis sa fille. Tout récemment de retour de France où j’ai passé plusieurs années.
— Seriez-vous la Zulma dont j’ai entendu votre frère parler si souvent ?
— Elle-même.
Et cédant à sa gaîté expansive, elle éclata d’un rire argentin, semblant se rappeler quelque idée liée à ce nom. Elle invita Rode-