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les bastonnais

À six heures, il faisait très noir et la neige commençait à tomber. Zulma devint inquiète. Elle ne pouvait se décider à laisser l’enfant toute seule et elle ne pouvait l’emmener avec elle sans voir Batoche auparavant. D’un autre côté, il lui fallait retourner à Charlesbourg pour éviter à son père toute inquiétude inutile. Elle était à l’apogée de la perplexité, quand elle entendit un bruit de pas à la porte.

— C’est lui, s’écria Blanche, en sautant sur le loquet.

XV
dans la cabane de batoche.

Batoche entra, supportant Cary Singleton par-dessous les bras.
Celui-ci pouvait se tenir sur les pieds, mais non sans un grand effort, et il avait besoin de l’aide de son compagnon. Zulma fut comme foudroyée en voyant l’officier blessé. Il ne fut pas moins étonné de la voir là. Batoche sourit en jetant un regard dans la chambre ; mais pas une syllabe ne fut prononcée jusqu’à ce que Cary eût été confortablement placé dans un fauteuil, devant le feu. Alors quelques mots dits à la hâte expliquèrent toute la situation. Zulma se mit à pleurer et à se lamenter, en prenant un siège à côté de Cary, mais il la consola bientôt en l’assurant qu’il n’était pas dangereusement blessé.

— Le docteur m’a dit qu’il n’y a rien de cassé. Tout ce qu’il me faut, c’est quelques jours de repos. Batoche était à mon côté quand