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Histoire

marché. L’Iſle eſt auſſi bien fournie de moruë ſalée du Banc de Terre-Neuve : elle étoit dernierement à ſi bas prix, que cent livres peſant ne coutoient que dix ſols. C’eſst avec tout cela qu’on fait des Oïlles, ou des Peper’ſpots[1], Peper’ſpots.ragoûts dont on eſt ici fort friand. Calilu. On prend du Calilu, qui eſt la tête d’une petite racine : on le fait bouillir avec du mahis, ou bled d’Inde, qu’ils appellent fufu, avec du hareng, du poiſſon ſalé, du poivre rouge ; & quand tout cela eſt aſſez cuit, on le mange, comme nous faiſons la ſou-

  1. Hiſt. gen. des Voyages, t. 12. p. 467. Le Perper’ſpot, ou Terrine au Poivre, ou Soupe noire, eſtimé des Anglois, quoique ragoût des Négres, eſt un mélange de volaille, & de quantité d’excellentes herbes, qu’on fait bouillir avec de l’huile de palmier, de l’ocre, & beaucoup de poivre. À la Jamaïque, il n’y entre point de cette huile, parce qu’il n’y en croît point.