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qu’il lui avoit indiquée dans un lieu écarté, il lui fit part de ſes projets de vengeance, lui jura que l’amour ſincere qu’il avoit pour elle lui feroit toujours regretter de l’avoir perdue ; que leur bonheur étoit fini pour jamais, parce que quelqu’innocente qu’elle fût de l’affront qu’elle avoit reçu, la tache ne pouvoit en être effacée, & ſa première vertu lui être rendue ; mais que ne pouvant recevoir dans ſes bras une femme deshonorée, il ne conſentiroit pas non plus à la voir vivre dans ceux d’un autre. Alors il l’embraſſa tendrement & lui plongea un poignard dans le cœur : c’eſt ainſi, lui dit-il, que ton époux uſe de ſon pouvoir ſur toi ; après quoi il ne ceſſa de la tenir dans ſes bras juſqu’à ce qu’elle eût rendu le dernier ſoupir. Il s’enfuit auſſi-